Escaparium : Les Quatre Sorciers et l’Ascension du Seigneur des Ténèbres

[DORVAL, Qc] Il y a un peu plus d’un an, nous découvrions Les Quatre Sorciers et le Grimoire de l’Art Obscur, l’univers magique aux accents harrypotteresques concocté par Escaparium West Island (Dorval). Et quel spectacle ! Ce n’est pas pour rien que ce scénario a remporté notre Cadenas d’Or du meilleur décor 2018. Au sortir de la salle, nous avions eu la chance d’avoir un petit aperçu de la suite, à ce moment-là encore en préparation. Il va sans dire que nous étions pas mal impressionnés par ce teaser et que nous avions bien hâte d’en voir plus.

Ça faisait maintenant beaucoup trop longtemps que nous reportions notre voyage dans le far-westside de Montréal ! Il était plus que temps pour nous de redevenir magiques pour soixante minutes et d’aller voir ce que Les Quatre Sorciers et l’Ascension du Seigneur des Ténèbres nous réservait.

Comme c’est arrivé une fois qu’on ait dit à Étienne qu’il ressemblait vaguement à H.P. (et peut-être aussi parce qu’il était de l’expédition originale), on lui a demandé de se joindre à nous pour combattre à nouveau les forces maléfiques. Voyons ce que ça a donné !

Les Quatre Sorciers et l’Ascension du Seigneur des Ténèbres : un autre très long titre auquel il aurait été plus judicieux pour nous de ne rien ajouter au sous-titre !

Immersion	Fun	Difficulté
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️	⭐️⭐️⭐️⭐️ –	⭐️⭐️⭐️ – –

Fouille	Manipulation	Réflexion
15 %	40 %	45 %

💲 / 👤	⏱	💬
27-35 $	60 min.	FR/EN

👥	👥 idéal	Testé à
3 à 7	4	3

🧙‍♂️ Magie

Joué le	Notre combientième salle
2019-12-08	215

Cela fait trois ans que vous avez sauvé Grashelle qui était sous l’emprise de Thulsa, seigneur des ténèbres. Depuis, vous êtes devenu l’un des plus puissants sorciers de la région… vous venez cependant de recevoir de l’information sur les allées et venues de Thulsa et tout cela ne laisse rien présager de bon. Vous devez agir immédiatement. Est-ce que vous serez en mesure, avec l’aide précieuse de vos acolytes des Quatre Sorciers, de vaincre Thulsa?

– Synopsis tiré du site d’Escaparium

Une suite plus sombre

À la façon des histoires du petit magicien avec une balafre en forme de zigzag dans’ face, l’univers magique et féerique du premier épisode s’assombrit quelque peu dans la suite des 4 sorciers. Le Seigneur des Ténèbres y est sûrement pour quelque chose ! Conséquemment, les lieux visités sont un tantinet plus sinistres, ternes et (bien évidemment) sombres. Pour ceux qui pourraient s’en inquiéter, il n’y a toutefois rien d’effrayant dans l’aventure. Encore une fois, on a droit à une mise en scène très soignée !

Comme on pouvait s’y attendre, on a affaire ici à un jeu tout en ~~technologie~~ magie. Vous serez amené à faire beaucoup de manipulations afin de déjouer les plans du vilain. De ce côté, Escaparium a mis en place plusieurs idées audacieuses pour donner vie la sorcellerie. Le parcours est donc bourré de dispositifs variés et certains éléments sont vraiment impressionnants.

En revanche, on a parfois l’impression que la technologie peine à être à la hauteur des ambitions et ne parvient pas toujours à nous faire vivre la magie de chaque étape à son plein potentiel, que cela soit à cause de mécanismes audibles ou d’un manque de vivacité brisant un peu le momentum de certaines situations-clés.

Comme on ne rencontre aucun cadenas, l’environnement dynamique fait partie intégrante des énigmes. Et puisqu’on a toujours un retour suite à une résolution (certains timides, mais d’autres beaucoup plus marqués), l’ensemble est assez réactif et nous réserve de très belles surprises.

Enfin, c’est un parcours moins complexe que l’original. En effet, à part une étape pourtant facile à comprendre, mais qui peut tout de même nous faire perdre un temps fou, toutes les taches sont relativement « simples » à résoudre. Un casse-tête en particulier nous a même semblé trop facile par rapport au reste et au décor en place. Il est donc possible d’enchaîner les manipulations magiques à un bon rythme. On dit ça, mais on a été lamentablement lents ! Oui, oui, plus qu’habituellement !

Le pouvoir au creux de votre main

Soucieux d’innover et de faire varier l’expérience par rapport au premier volet de la série, Escaparium a remplacé les baguettes de sorciers par des gantelets représentant chacun l’une des quatre sphères de magie élémentaire (eau, feu, terre, air). Le principe reste similaire, à une différence près : au lieu d’effleurer du bout de votre baguette un symbole magique « universel », il vous faudra poser la bonne paume sur l’un des quatre différents signes, repérés en cours de partie, afin de voir la sorcellerie opérer.

Par exemple, le sorcier du feu sera le seul à pouvoir activer les étapes en lien avec son élément, et ainsi de suite. Ceci permet d’assurer l’implication de chaque participant à un moment ou un autre de l’aventure et enrichit le jeu d’un paramètre de plus dans l’équation.

Petit bémol à propos des symboles sur les gantelets : certains ont tendance à s’estomper, ce qui n’est pas l’idéal pour les reconnaître facilement.

Une vraie fin !

Escaparium a concocté quelque chose qu’on ne voit pas aussi souvent qu’on le voudrait dans les jeux : une finale très soignée. La narration est en effet plus soutenue dans les derniers instants, menant à une conclusion satisfaisante. De plus, la dernière épreuve, pourtant simple, prend des proportions plutôt épiques et cinématiques. N’hésitez pas à demander des indices si vous n’avancez pas assez vite ; vous ne voudriez pas manquer ça !

En conclusion, Escaparium propose deux expériences magiques bien différentes. Difficile de dire laquelle j’ai préféré. D’un côté, j’ai été davantage émerveillé par le décor varié et complet ainsi que plus captivé par l’histoire du Grimoire de l’Art Obscur. De l’autre, on ne peut faire autrement qu’être impressionnés par les dispositifs mis en place et la finale de l’Ascension du Seigneur des Ténèbres. Dans tous les cas, j’ai déjà hâte au troisième volet des aventures des 4 sorciers !

Alors, prêts à défendre l’honneur de Grashelle et à défier Thulsa, le Seigneur des Ténèbres ? Soyez cependant sur vos gardes, il n’a fait qu’une bouchée de notre pauvre trio !